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 Jour de pluie [ Rufus]

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Solenn B. Gaarder
Believe me, when I say " I love u ", it's a lie
Solenn B. Gaarder


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MessageSujet: Jour de pluie [ Rufus]   Jour de pluie [ Rufus] Icon_minipostedMer 10 Sep - 17:31

La pénombre régnait sans problème dans le dortoir des filles de dernière année chez les Serdaigles. Il n’y avait pas énormément de lits, mais surtout, ils étaient presque tous vides. Pourquoi presque ? Simplement parce que le tout dernier lit, celui qui se trouvait dans le coin le plus sombre de la chambre, celui qui avait encore les rideaux tirés cachait dans son creux le corps délicat d’une jeune femme de presque dix huit ans. La fenêtre ouverte laissé entrer une brise légère et glacée qui agitait les rideaux marines du lit à baldaquin. Sur le sol, aucune trace, l’on croirait que cette pièce vient juste d’être construite, rien ne traine, il y a d’épais livres sur les étagères, chaque armoires est fermée avec un soin inquiétant. Quels trésors ces filles cachent – elles donc dans ces meubles ? Cela n’est surement pas la question que l’on se pose. Non, rapprochez-vous, entrebâillez les rideaux de ce lit mystérieux si vous avez le pouvoir de défaire les nombreux sorts qui le garde. Paranoïa ? Non, simplement intelligence. Vous avez réussi ? Bravo, il y en avait plus d’une dizaine après tout…

Elle ne bougeait absolument pas, son visage était serein, les courbes de son corps sportif étaient mises en valeurs par le draps de soie qui s’enroulaient autour de sa peau comme un serpent autour de sa proie. Il était le milieu de l’après midi, le temps étaient si lourd que l’on comprenait sans problème qu’elle puisse encore dormir d’un sommeil si paisible à cette heure. Le vent froid et les nuages gris qui cachaient le ciel annonçaient avant l’heure l’orage qu’il y aurait surement dans la nuit. Les oiseaux semblaient agités, comme s’ils cherchaient désespérément un abri avant que l’averse n’arrive, leurs piaillements étaient presque assourdissants… pourtant, elle souriait dans son sommeil, indifférente au monde extérieur. Elle ne se souvenait toujours que d’un seul rêve, alors elle était persuadée qu’elle ne ferait que celui la de toute sa vie. Ce rêve était si beau… si froid, si blanc, si vivace. … qu’il aurait était qualifier de cauchemar par une toute autre personne qu’elle . Son visage était dénoué de toutes émotions, ses cheveux d’ébènes étaient posés sur son traversin tel un halo, sa peau d’une blancheur qui témoignait à la fois des heures qu’elle passait sans relâche cloitrée à l’intérieur le visage plongé dans un livre mais aussi de ses origines nordiques. Son visage vide d’imperfection avait autrefois fait pâlir d’envie les autres étudiantes de sa chambre mais cela s’était déroulée bien avant qu’elles ne découvrent la recette miracle que Solenn Belle Gaarder appliquait tous les soirs sur son visage sans exceptions, elles avaient bien vite déjantées lorsqu’elles avaient enfin compris le sens complet de l’expression « Il faut souffrir pour être belle. »

Et puis, elles avaient choisi la facilité et avaient prétendu que de toutes manières, certaines personnes étaient gâtées par la nature et d’autres non…elles avaient simplement enduré les boutons d’acnés que Solenn n’avait jamais dû avoir. Une bande de lâche selon Solenn qui les regardait de haut quelque soit l’occasion. Et si en première année cela avait fait scandale, à présent, toutes les filles de son année avaient compris que tant qu’elles ne la vaincraient pas elle n’aurait rien le droit de dire. Autant le dire… cela n’avait rien fait pour rendre Solenn plus sociable.


Enfin, pour tout dire, ce qui finit par la réveillée cet après-midi de dimanche nuageux fut le goutte à goutte que laissait échappé le robinet de la salle de bain que l’une de ses condisciples n’avait pas réussi à fermer lorsqu’elle avait pris sa douche un peu plus tôt dans la journée. Il fallait être honnête, la Solenn qui fut réveillée par quelque chose d’aussi irritant que cela n’était pas de la meilleure humeur.

Son corps se redressa vivement tel un zombie, ses cheveux balayant son visage, ne laissant qu’apercevoir un sourire sinistre se dessiner sur ses lèvres rosées. Elle soupira avant de se passer une main dans ses cheveux qu’elle avait fait bouclé tout récemment, fatiguée de sa coupe classique. Rien n’aurait laissé deviné qu’elle venait toujours de sortir d’un sommeil de plus de douze heures, elle avait le regard alerte et sa peau semblait déjà pleine de vitalité. Elle fit basculer son corps sur le côté, laissant ses jambes pendre dans le vide, la pointe de ses pieds frôlant le sol.

Elle écarta ses rideaux d’un mouvement théâtrale et vint se poser devant la fenêtre, exposant sans gêne sa nudité dans un dortoir qu’elle savait vide. La fraicheur de la journée sans soleil n’était rien comparée à son précieux pays, elle n’avait jamais eu froid dans ce pays, étonnant les autres avec une robe d’été en plein hiver. Elle s’assit quelques instant sur le rebord de la fenêtre le regard dans le vague tandis que dans son esprit les mécaniques de son cerveau organisait un emploi du temps à la seconde prés pour le reste de la journée à venir. Tout d’abord, il lui fallait prendre une douche. Elle fit apparaître mystérieusement sa baguette et sans un regard en arrière, les mains totalement vide, elle gagnait la salle de bain tandis que son lit se refaisait seul. D’une démarche féline, elle s’arrêta devant les douches et aussitôt une eau glaciale comme elle l’aimait particulièrement se mit à ruisseler sur son corps, caressant l’ouroboros du bas de son dos.

De longues minutes passèrent avant qu’elle ne consente à fermer la valve d’eau. D’un mouvement nonchalant de baguette elle fit apparaître une robe en coton bleu, toute simple mais qui était incroyablement belle de par sa simplicité. Elle l’enfila sans plus de fioritures et après avoir finement redessiné ses yeux de biche d’un trait de khôl, elle sortit de la tour des Serdaigles, ses pieds habillés de mules assorties à sa robe, ses longues boucles d’oreilles en hommage au marteau de Thor, son bracelet aux innombrables breloques et son pendentif comme portes- bonheur.

Elle rejoint le parc sous le regard à peine surpris des autres élèves déjà bien habitués à ne jamais la voir en pull. Solenn n’avait pas besoin de regardé ses pas, elle devinait déjà où il se trouvait.

Son visage laissait deviner un sourire doux et charmeur, elle avait une réputation à tenir après tout. Bientôt elle le rejoint. Il était là, assis sur le même muret, une cigarette aux lèvres… son propre sourire s’étendit tandis qu’elle s’installait confortablement à ses côtés. Le vent souffla dans ses cheveux et elle dit d’une voix douce mais sans aucune arrière pensée, comme si la réponse en elle même ne l’inquiétait pas :

« Tu m’en donne une ? »


Dernière édition par Solenn B. Gaarder le Mer 10 Sep - 21:12, édité 1 fois
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Mephisto L. Harrington

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Citation : A force de surveiller tes arrières tu fonceras dans quelque chose directement de front.
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MessageSujet: Re: Jour de pluie [ Rufus]   Jour de pluie [ Rufus] Icon_minipostedMer 10 Sep - 21:08

Jour de pluie. On l’avait sentit venir depuis longtemps, la température avait chuté sans cesse depuis plusieurs jours, l’air était devenu plus lourd, l’humidité avait augmenté, le ciel s’était obscurcit… En tant que ce qu’il était, Rufus l’avait sentit au tout début de la semaine, quand les jeunes gens de l’école se baladaient en jupes, shorts et tout le cirque qui accompagnait les hormones. S’il se baladait toujours dans des jeans trop larges, un t-shirt manches courtes ou longues, il se fichait pas mal de sa gorge à nue même s’il neigeait dehors. Pourquoi jamais d’écharpe ? Pas besoin, tout simplement. Il allait pleuvoir. Tout la nuit, pendant que tout le monde dormait, Rufus était resté sur le muret, à contempler la majesté du château de Poudlard. Il était parti une semaine, se régénérer en ville – Glasgow – sa ville natale en Ecosse, et était revenu incognito. Personne n’avait posé de questions, personne n’en posait jamais à son propos. Il était le surveillant zarb’, qui ne parlait jamais, qui savait toujours quand quelqu’un mentait et qui s’énervait toujours au fur et à mesure que l’énervement augmentait. Même si on disait du mal, souvent comme avec les surveillants qui vous punissait si vous étiez pris, de lui dans son dos, jamais personne ne lui avait dit en face.

Il avait ce truc qui intimidait. Son teint pâle, pour commencer, ses yeux qui changeait de couleur avec le temps, se dégradant d’un ocre mélangé rouge à une couleur proche du noir, et ses heures passées à surveiller une classe sans bouger, restant patiemment assis, poing supportant son menton, genoux supportant son coude, à songer à tout et rien, certainement. Dès que quelqu’un se perdait, il était là. Et il avait souvent été vu par les maraudeurs la nuit, à croire qu’il ne dormait pratiquement jamais. Les cernes qui témoignaient de son manque de sommeil s’agrandissaient, puis disparaissaient après une nuit, qui éclaircissait aussi ses yeux. Personne n’avait jamais posé de questions.

Cette nuit là, il n’avait pas bougé de son muret. Seule l’aube avait réussit à le faire ciller, lorsque l’astre solaire avait touché la beau nacrée du vampire il était aller se poster à la table des adultes dans la Grande Salle. Les évènements qui touchait le château de l’intéressaient pas du tout, il en avait absolument rien à faire. Que la directrice ait perdu son enfant, qu’une nouvelle ait rejoint le cycle en cours, que Noah ait disparu, il en avait absolument rien à faire. Comme toujours, de tout. Une bombe atomique pouvait tomber sur l’Angleterre, anéantir tous les anglais, il en aurait absolument rien à faire. Si seulement cette Bombe Atomique pouvait le tuer avec les autres… M’enfin. Il passa la matinée du Dimanche à vérifier le calme dans la Grande Salle, voyant les élèves défiler à table. Si l’odeur du petit déjeuner leur semblait super agréable, lui, elle lui rappelait des cendres et du pain pourri. C’étaient leurs gorges qui dégageaient un parfum plus qu’agréable, et il avait fait peur à une des plus petites de Poufsouffle, troisième ou deuxième année, en la fixant un peu trop longtemps dans la nuque.

Ce n’avait été qu’à partir de la fin du repas de midi qu’il était parti de la Grande Salle, sentant la tension s’accumuler qu’il avait quitté les lieux. Il était sorti s’installer sur le muret qu’il s’était approprié pendant la nuit, et avait tiré une cigarette. Plus pour le réflexe de le tirer, l’allumer et la porter à la bouche que réellement le plaisir de la nicotine. Clope à la lèvre, il écoutait les allers et retours des Sombrals dans la forêt – Il les entendait aussi clairement que s’ils avaient été juste à côté de lui – les rires des élèves dans les couloirs, l’abeille qui tournait autour du sandwich d’un élève qui dormait à moitié… Tout, absolument tout. Puis il entendit des pas qui se dirigeaient dans sa direction, et un parfum de tissu fin, soie ? vint lui chatouiller les narines. Il ne bougea absolument pas lorsqu’il vit l’ombre de quelqu’un s’asseoir à côté de lui, et lorsque sa voix lui demanda une cigarette, nonchalante, il tira le paquet de la poche arrière de son jean noir et lui tendit. Il la sentit prendre la cigarette, et il tendit le briquet également, daignant enfin tourner son regard rouge sombre vers elle et lui allumer, sans forcément lui brûler quelque chose. Il ne lui sourit pas, c’était un petit rituel de ne pas forcément exprimer de joie.

Ils parlaient, la plupart du temps. C’était, par exemple, avec elle, que la rumeur comme quoi il était muet avait été réduite au silence. Il parlait avec elle. C’était déjà ça. De toute et de rien. Tirant une bouffée, assez longue pour un humain, trop courte pour lui, et recracha la fumée par le nez. Il l’avait fait du premier coup, par le nez. N’ayant pas besoin de ses poumons, l’idée de se pourrir les tissus organiques ne le concernait pas. M’enfin.

« Tu t’es levée tard aujourd’hui. Bien dormi, je suppose ? »

Elle sentait bon, ses cheveux avaient le parfum d’un shampoing et sa peau était claire et propre. Il distinguait les doigts qui s’entouraient de la cigarette, ils étaient beaux, tout simplement.

« J’ai vu toutes les autres élèves de Serdaigle défiler les unes après les autres… Tu étais la dernière ? »

IL avait toujours cette habitude de commencer par deux ou trois questions. Il reporta la cigarette d’un geste presque forcé à la bouche et tira dessus. Il porta ses yeux sur le sol, avant de changer de position, même s’il aurait pu rester comme ça indéfiniment. C’était une des rares habitudes qu’il avait prises en venant à Poudlard : Ne jamais rester trop longtemps dans la même position, au point de révéler des choses. Il faisait des exceptions – Il n’était pas un homme d’honneur – et il soupira, en recrachant la fumée de la cigarette.

Il détourna son visage, de quelques millimètres vers Solenn et attendit sa réponse, avec la patience évidente que Mère Nature lui avait offerte.
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