On le teste ce lit? |PV|

De sa fenêtre, il regardait au dehors, un air furieux sur le visage. Ce type était encore là, avec Victoria, et lui il n’était pas avec eux. Il savait peu de choses sur ce type, mais il ne lui arrivait pas à la cheville, ça c’était certain. Il suffisait de voir cette suffisance qui émanait de lui, tout autant que son aisance. Malgré sa noble ascendance, lui n’était rien par rapport à ce vampire. Il se sentait faible et petit, d’autant plus que ça mettait en jeu Victoria. Il se demanda pendant quelques secondes ce qui n’allait pas chez lui. Il était sensé détester cette femme, et voilà qu’il était jaloux parce qu’elle côtoyait d’autres que lui… Il s’éloigna brusquement de la fenêtre, et décida de se rappeler pourquoi il se devait de la détester… Déjà, elle l’avait mordu, le rendant dans un état proche de celui du monstre. En plus, elle le forçait à mordre alors qu’il ne le voulait pas. Et maintenant, elle flirtait avec d’autres vampires… Oui, il fallait se l’avouer, ses arguments étaient bidons, et d’une certaine manière il se racontait n’importe quoi.

Victoria avait été là pour lui lorsqu’il avait eut besoin d’elle, et elle ne faisait que réveiller des instincts qui étaient déjà là en lui. Et le dernier était le plus pitoyable, parce qu’il revenait plus simplement à avouer qu’il l’aimait… Il secoua la tête à cette idée, et se recula d’autant plus vers l’antre de sa chambre. Le noir y régnait en maître, mais il s’y sentait bien. Il avait eut le droit de l’arranger comme il le voulait et il se sentait chez lui dans cette maison. En tout cas, il se sentait plutôt mal de voir sa Victoria avec cet homme, et il se sentit de la provoquer… Quittant sa chambre, il se dirigea d’un pas rapide vers celle de sa colocataire. Il savait qu’il n’avait pas le droit d’y entrer, et c’était bien pour ça qu’il s’y rendait actuellement… En entrant, il eut un sentiment de malaise, qui le ramena indubitablement à ce qui s’était passé une semaine plus tôt, au café.

Flash Back Il tend sa main, mais elle ne la prend pas. Elle débite encore une de ces phrases dont elle a le secret, achevant de briser Camille, sans qu’elle ne s’en rende compte. En fait, il était certain qu’elle le savait et qu’elle jouait avec lui. Elle le trouvait certainement pitoyable et incapable d’être un bon vampire, mais il n’avait pas envie de se montrer sous un meilleur jour. Pour la première fois depuis des semaines, il s’était rendu compte d’une chose. Il était tombé amoureux d’elle, alors qu’elle n’avait pas de cœur. Il ne pouvait que souffrir. Alors il baissa la main, déçu qu’elle ne l’ait pas prise. Il avait espérer qu’elle ne serait pas si cruelle, et pourtant si… Il refoula une maligne larme, qui ne voulait que s’échapper de ses yeux, et détourna les talons pour la suivre. Elle marchait sur son cœur sans sentiments, et il la suivait comme un petit chien. Oui, pitoyable il l’était, mais il n’y pouvait rien. Tant pis pour Vicky si elle avait hérité d’un jeune chiot inintéressant, il était là désormais, et ne comptait pas s’en aller, même si elle le lui demandait expressément, et d’ailleurs surtout si elle le lui demandait… « Tu viens ? » « J’arrive Vicky… Ouch ! » Les bonnes habitudes ne changeaient pas… Fin Flash Back

Des bruits de pas le ramenèrent à la réalité. Elle arrivait. S’arrimant un sourire aux lèvres, il fixa la porte d’entrée avec nervosité, jusqu’au moment où elle s’ouvrit, dévoilant Victoria, seule. Il faillit pousser un soupir de soulagement, mais ce ne fût pas ça qui s’échappa de ses lèvres :

« Dis donc Vicky, pourquoi ta chambre est elle beaucoup plus grande que la mienne ? Et puis ton lit est beaucoup plus confortable… »

Ce disant, il s’allongea entièrement sur le dos, les bras derrière la tête. Il ne voyait plus Victoria, mais il savait qu’il allait rapidement se prendre un coup. En plus d’être dans la chambre interdite, il s’était allongé sur le lit, et en plus il l’avait appelé par ce surnom qu’elle détestait entendre de sa bouche. La totale pour énerver la belle demoiselle. Son sourire ne l’avait pas quitté, et avant qu’elle ne puisse parler, Camille reprit la parole, pour lancer d’un ton taquin :

« Tu as eut l’occasion de le… tester de toutes les façons ce lit ?»

Etrangement, il ne reçut aucun coup. Soit elle s’était acheté une patience, soit elle était déjà lassée de devoir réprimander Camille, ce qui mènerait indubitablement à un futur rejet. Il refusa cette idée, et se dit qu’elle devait simplement être dans un bon jour, du type de ceux qui permettent de s’en sortir sans dégâts. Elle lui répondit, et d’une certaine façon elle avait raison. Non, en fait elle avait parfaitement raison, mais la première phrase de Camille était inutile, normal que la réponse le soit tout autant, même si elle avait l’avantage de venir de Victoria. En fait, toute sa provocation venait ensuite, dans cette façon de prendre complètement ses aises alors que ça n’était pas sa chambre. Mais de nouveau, aucune réprimande, simplement… Lorsqu’elle s’allongea près de lui, le jeune vampire eut un moment de panique. Qu’est ce qu’elle allait faire maintenant ? C’était sa grande question du moment, et il espérait sincèrement qu’elle n’avait pas d’idées déplacées. Loupé ! Sa demande était aussi absurde qu’improbable, et pourtant Camille la prit au pied de la lettre. Il ne put s’empêcher de ne pas répondre, de rester en blocage. La raison était simple, il se demandait s’il devait répondre aux avances de la jeune femme, ou pas… Mais son temps de réflexion fût trop important puisqu’elle s’en alla rapidement, accompagné d’un petit commentaire plein de mépris… Elle devait pourtant savoir que Camille n’était pas un jeune homme qui obéissait au pied de la lettre à ses pulsions, même si des fois ça serait plus simple pour lui…

Quoi qu’il en soit, le vampire se redressa sur ses coudes, et observa la belle sa coiffer lentement. Une vision de rêve, sa superbe nuque, offerte à ses crocs… Oui mais il ne la mordrait pas. Il s’était promis de ne plus jamais le faire, même si c’était indéniable que l’idée de plonger ses crocs dans cette si douce chair était attirante. Alors elle parla, dévoilant d’autant plus cette zone interdite. Il la maudit pour cette tentation si forte qu’elle pouvait exercer sur lui. Pendant quelques secondes, il se demanda ce qui se passerait s’il se prenait au jeu, si il tentait de retourner les choses contre la belle. Il l’aurait bien fait, s’il était certain que ça aurait un quelconque intérêt, mais il était clair que ça ne serait pas le cas. Cette femme était madame iceberg, et il ne pourrait pas jouer avec ses sentiments c’était clair et net. Elle n’en avait pas de toute façon alors forcément qu’il n’arriverait à rien. Pourtant, il s’était levé, et s’était approché d’elle, alors qu’elle lui tournait le dos pour accentuer la tentation. Il était derrière elle, et son souffle se perdait sur la peau pâle de la demoiselle, à hauteur de sa nuque. Enhardi, il plaça ses deux mains sur les hanches de Victoria, et approcha ses lèvres de la peau, jusqu’à l’effleurer… Il resta dans cette position pendant quelques secondes, pour permettre à la belle vampire de prendre conscience de ce qu’il allait probablement faire, puis finalement, il déposa un baiser dans cette nuque. Il se recula d’un pas, délaissant Victoria de tous contacts…

« Non, je n’ai pas faim. Merci quand même d’avoir proposé Vicky ! »

Un léger sourire vint envahir le visage de Camille, qui était presque certain d’avoir fait mouche. Si elle n’avait pas de sentiments, peut être est ce qu’elle voulait quand même se faire mordre. Après tout, si ses souvenirs étaient bons, les premières secondes de la morsure, la peur passée, avaient été un véritable délice, avant de devenir un calvaire. Il en avait donc déduit que la morsure, à petite dose devait être agréable. C’était certainement la même chose pour Victoria, et ça devait être pour ça qu’elle cherchait la morsure à tout prix… Il se rassit sur le lit, et eut le cerveau en ébullition pendant quelques millièmes de seconde. Il s’apprêtait à faire la plus étrange remarque de sa vie, celle qu’il avait cru ne jamais pouvoir dire. Pourtant, il se sentait doté d’une force nouvelle, comme s’il avait apprit les règle du jeu de Victoria. Alors il reprit la parole, même s’il était loin d’être en accord avec ça. C’était une impulsion, lui qui mettait pourtant un point d’honneur à les ignorer d’habitude :

« Pour en revenir à ta proposition de tout à l’heure. Tu m’as pris au dépourvu… Pourtant, elle était loin de me déplaire. »

Alors il déposa ses mains sur les épaules de Victoria, et il la retourna vers lui, pour que ses yeux croisent les siens. Qu’elle voit qu’il était on ne peut plus sérieux, et qu’il allait faire quelque chose d’inédit. Prendre une initiative… Déplaçant l’une de ses mains, jusqu’à ce qu’elle se trouve dans le creux des reins de la demoiselle, il l’attira brusquement à lui. Sa seconde main vint caresser les beaux cheveux de la russe, tandis que ses lèvres se déposaient en douceur sur le front de Victoria. Il avait beau prendre des initiatives, il ne pourrait pas prendre celle de l’embrasser réellement. Il avait trop peur de franchir une barrière qu’il n’avait pas envie de franchir, celle des sentiments…

Voilà quelles étaient les pensées de Camille tandis qu’il répondait avec ferveur et adresse au baiser de la belle russe. On lui avait toujours dit qu’il réfléchissait trop, et même dans un moment comme celui-ci, où il devrait complètement se lâcher, il n’arrivait pas à cesser de réfléchir. Alors il se demandait s’il prenait la bonne décision. Son problème réel était que la femme avec lui n’était autre que Victoria, alors qu’il était certain qu’elle n’avait aucuns sentiments pour lui. Il n’était qu’un jouet entre ses mains. Le problème, c’était qu’il ne voulait pas d’une relation comme ça avec elle. Pourtant, il ne pourrait plus s’arrêter maintenant, il en était certain. Il n’était pas moins qu’un homme, et son corps était plus présent que son esprit. Alors ses mains se baladaient, et ses lèvres embrassaient, limite contre sa volonté. Son dos heurta le mur, une chemise hors de prix était mise en lambeaux, et pourtant il était content… Même la voix et le remarque de la vampire n’arrivait à l’arrêter… Pendant longtemps, il ne fût plus que le jouet de ses pulsions, et il lui fît l’amour, comme jamais il ne l’avait fait… C’était merveilleux, mais le retour à la réalité était dure… Il avait couché avec Victoria, et malheureusement c’était contre les principes qu’il s’était fixé…

Le corps froid et nu de sa compagne était contre le sien, ses bras s’étaient placés de façon possessive autour de la taille de Victoria, et sa tête était logée dans le creux de son cou. Il regrettait déjà ce qu’il s’était passé entre eux, parce qu’il savait que rien ne serait pareil pour lui, contrairement à Victoria. Ce n’était absolument rien pour elle, tandis que c’était d’une importance capitale pour lui. Il l’aimait contre son gré, et le fait qu’ils aient partagés leurs corps était très important pour Camille. Alors il prit la parole, hésitant un peu au début, mais finalement il savait que sa question avait le droit à une réponse :

« C’était quoi pour toi Vicky ? »

Il appréhendait réellement la réponse, parce qu’il savait qu’il en souffrirait. Il restait un petit chiot égaré. Il venait de prendre un peu de bon temps, mais ce n’était pas une raison pour se perdre complètement. Camille restait un romantique dans l’âme, et si Victoria n’avait couché avec lui que pour un simple jeu, il envisagerait peut être de la quitter. Un amour à sens unique n’est jamais simple, mais lorsque l’objet de ses désirs et de son cœur vit sous le même toit, c’est encore plus dur à supporter… Sans attendre la réponse, il reprit, rapidement, comme pour qu’elle sache bien de quoi il voulait parler :

« Je veux dire, ce n’était qu’une simple sauterie n’est ce pas ? »

Peut être qu’il allait influencer sa réponse en disant ça, mais peu lui importait. Si elle avait un peu de respect pour lui, elle lui répondrait sincèrement, et alors ces questions importeraient peu dans leurs détails. Il avait déplacé l’une de ses mains, et caressait les cheveux de la belle avec douceur. Oui, il était vraiment amoureux de cette femme, et c’était certainement sa plus grande erreur, en dehors de celles qui étaient d’avoir mordu des humains… D’ailleurs, à cette pensée, ses yeux se posèrent sur la nuque dénudée de la brune qui était en train de lui répondre. Mordre ou ne pas mordre ? Telle était sa question.


Mais ce n’était pas possible ? Tout n’était que questions, et aucune réponse n’était satisfaisante. Il n’avait pas de réponses, et ça le frustrait. Il savait qu’il devait s’éloigner de cette source de pêchés, mais il n’arrivait pas à s’y résoudre, tandis qu’il ouvrit la bouche une dernière fois :

« C’était une erreur… »

Un simple murmure entendu, le pire que c’était qu’il le pensait vraiment… Jamais il n’aurait du coucher avec elle…

Il n’aurait pas du ouvrir la bouche une nouvelle fois. C’était une erreur de sa part car maintenant elle s’en servait contre lui. Évidement, il s’agissait de Victoria, et maintenant il n’aurait plus de réponses claires. Lorsqu’elle quitta ses bras, il éprouva un petit pincement au cœur. Il ne voulait pas que ça soit déjà terminé, et pourtant c’était le cas. Il était certain de ne plus pouvoir poser les mains sur elle à l’avenir, et cela lui faisait du mal. Il résista à la tentation de lui répondre, et à celle encore plus grande qui était de la suivre. Il la regarda se coiffer, comme hypnotisé, et ne bougea pas. Conséquence directe de l’attraction qu’elle avait sur lui. En tout cas, elle revint rapidement vers lui, ou plutôt sur lui. Elle reprit la parole tout en caressant ses cheveux, et Camille ressentit une bouffée de colère l’envahir. Elle allait s’en aller, avec un ‘ami’, ça avait beaucoup plus de sens qu’elle ne pouvait en dévoiler. Pour lui, c’était évidement un homme, certainement son amant… Ouais, elle s’était simplement servi de lui pour prendre un peu de bon temps, et lui comme une bonne poire, il était tombé dans le panneau. Pourtant, il savait qu’il ne gagnerait rien à tomber amoureux de la Russe, et pourtant il n’avait pu s’en empêcher. C’est ça l’amour après tout !

En tout cas, il ne lui venait pas à l’esprit d’accepter sa demande. Il n’allait pas la mordre, c’était contre nature, il le savait. Et puis il n’allait pas lui donner cette satisfaction maintenant qu’elle avait avec joie piétiné son pauvre cœur meurtrie. Oui, il était persuadé que ça serait elle qui s’en plaindrait plus que lui. Après tout, même s’il était horriblement tenté, il pourrait se retenir, tandis qu’elle… Oui, il était persuadé que jamais elle ne pourrait se retenir de ne pas se mordre. Peut être se laissait il envahir légèrement par la mégalomanie, mais c’était réconfortant de pense pouvoir avoir un quelconque pouvoir sur une femme telle que Victoria. Alors il la fit basculer sur le côté, et ce fût à son tour de se relever, embarquant dans son sillage le drap, pour couvrir sa propre nudité. Il fit quelques pas, et se retourna vers Victoria, des flammes dans les yeux. Il était en colère malheureusement, et il détestait ça, pour la bonne et simple raison que ce n’était que de la simple jalousie amplifiée… D’une voix forte, il dit :

« A quoi tu joues ? Oui, c’est moi qui ait cherché cette relation, mais ne me dit pas que c’est une habitude de vouloir rendre jaloux tes amants dès la sortie du lit ? »

Il se tût quelques secondes, avant d’avancer vers la fenêtre, pour se calmer un peu. La noirceur de la nuit l’apaisait, mais pas suffisamment malheureusement. Il se retourna avec brusquerie vers Victoria et reprit :

« En tout cas si ce n’est pas habituel, tu as une sacré technique, parce que ça marche sacrément bien… »

Il jura en français, et finalement se tourna de nouveau vers la fenêtre. La colère l’avait envahit d’un coup, et c’était inhabituel chez lui. En fait, il avait l’impression que c’était depuis que sa sœur était morte. Elle était en quelque sorte son catalyseur, et depuis qu’elle était morte, et qu’il était devenu vampire, c’était devenu incontrôlable. Il s’énervait pour des banalités, il le savait bien, et surtout, il n’avait aucune raison d’être jaloux. Certes, Victoria allait certainement aller voir un autre homme, mais après tout il n’était pas sa propriété… Oh et pourquoi d’ailleurs ? Il se tourna une nouvelle fois vers elle, et fit quelques pas pour s’assoir sur le lit. Toujours fixant la belle russe.

« Que dois je faire pour que tu ne partes pas voir cet… ami ? »

Il était près à faire presque tout, sauf tuer encore des innocents, et il espérait sincèrement que ce n’est pas ce qu’elle voudrait…

Il se laissa faire, bien qu’il se demande ce qu’elle avait derrière la tête. Certes, il avait cherché une réponse de sa part en venant s’assoir sur son lit, mais là, elle faisait quelque chose de réellement inhabituel. Elle se montrait douce, et c’était vraiment incroyable quand on connaissait un peu Victoria. Finalement, c’est lorsqu’elle déposa sa tête sur ses propres genoux qu’il commença à comprendre de quelque chose n’allait pas. Et lorsque l’odeur du sang vint l’assaillir, il eut une nouvelle fois un mouvement de colère. Elle voulait le nourrir de force, ce qu’il refusait. Pourtant, lorsque le poignet en sang fût à quelques centimètres de ses lèvres, il ne put résister. Personne ne l’aurait pu à ce stade. Alors il attrapa la main de Victoria, et commença à boire. Elle reparlait, lui indiquant qu’il s’agissait de la faim, que c’était pour ça qu’il ne se contrôlait plus, mais c’était faux. Lui le savait… Il savait que c’était parce qu’il l’aimait et qu’elle avait un effet incroyable sur lui. Il savait que c’était pour cette raison qu’il s’était mis en colère, et pas du tout par faim puisqu’il ne la ressentait pas. Pourtant, il se nourrissait maintenant, tandis qu’il main caressait ses cheveux… Finalement, ça avait du bon de se nourrir non ?

Et là, elle reprit la parole, l’invitant à se joindre à elle durant son voyage d’affaire. Pourtant, il sut que ça n’était pas la solution, loin de là même. Il ne connaissait pas sa mission, mais déjà qu’elle impliquait un autre homme, alors il savait que ça n’était pas une solution. Il ne pouvait qu’imaginer ce qu’il se passerait, mais en tout cas, il ne voulait pas en être témoin. Il aimait Victoria, parce qu’il ignorait tout de ses activités, et il n’était pas sûr d’être prêt à le découvrir. D’un coup, il se releva, cessant de boire le sang si généreusement offert. Il n’avait pas le droit de se nourrir de son sang, et pourtant il l’avait fait allégrement, n’ayant pas d’autres choix que de réprimer ses instincts. Il fallait absolument qu’il apprenne à se contrôler, il ne pouvait plus se nourrir d’elle, c’était inconcevable. Ce fût alors qu’elle l’embrassa, pour enlever toute trace de ce qu’il venait de faire. Lorsqu’elle cessa, il l’entendit à peine, puisqu’il était en train de préparer une réponse à sa demande d’accompagnement. Il ne savait pas encore ce qu’il allait dire, mais en tout cas il connaissait sa réponse. Non, il ne l’accompagnerait pas dans son voyage, ça serait bien trop dur pour lui…

« Je ne veux pas t’accompagner Vicky, je ne veux simplement pas que tu partes. Je n’aime pas le gars à qui tu viens de parler. Je pense que tu t’attaques à trop gros pour toi… »

Il savait qu’il se mêlait de ce qui ne le regardait pas, et était quasiment sûr qu’elle lui reprocherait de se mêler de ses affaires, mais il s’en fichait. Ce qui comptait, c’était qu’il disait ce qu’il avait sur le cœur. Il ne voulait pas qu’elle s’en aille, parce qu’il avait ce désir imbécile de la protéger contre ce type qui venait de la quitter juste devant chez eux. Il n’avait aucune confiance en lui, et il ne voulait pas qu’elle se mêle à ses affaires. Mais s’il disait ça tout haut, il savait qu’elle se moquerait de lui, et il n’avait pas la moindre envie que ça n’arrive. Il savait qu’elle allait parler de sa jeunesse, mais il avait peu être jeune, ça n’était pas un imbécile, et savait que ce type était la clef de tout. Peut être même ce fameux ‘ami’. Il jouait gros à parler de lui, mais Victoria ne devait pas partir. Camille se leva de nouveau, la laissant seule encore sur son lit, et il se dirigea vers la fenêtre encore, juste paré de ce drap. Il posa sa main sur la vitre froide, et murmura, certain pourtant qu’elle l’entendrait :

« Reste avec moi Vicky, tu n’as pas besoin de partir pour on-ne-sait quelle raison… Je ne te suivrais pas, où que tu ailles. »

Il avait pensé à autre chose, mais il ne lui dirait pas. Le fait était que si elle venait à partir, peut être ne serait il plus là à son retour…