Curiosity is a common feeling. | [PV] Stacey

Cette jeune élève de Poufsouffle semblait vraiment tête en l’air. Rufus n’en voyait plus tellement, des élèves comme elle. C’était bien le cas des Jaunes et Noirs, et il les appréciait pour ça. Qu’elle ait oublié l’usage de la magie pour son livre quelques minutes auparavant, qu’elle n’ait pas remarqué le Gryffondor qui l’observait attentivement, Rufus n’avait rien raté. Il l’aimait bien, même sans la connaître. Essayerait de l’éviter dans les moments difficiles, lors qu’il n’était pas assez nourrit ou sous l’effet de la colère. Même s’il ne la connaissait pas. Une fois le regard de la jeune fille croisé, l’abord entamé, il se retrouvait dans un sujet qu’il ne connaissait pas trop. La Magie et lui… C’était un miracle qu’il voit Poudlard comme tel, et non comme la maison abandonné qu’elle était censée représenter aux Moldus incapables de voir la magie.

Elle lui répondit presque instantanément.

- Non... enfin, pas vraiment, mais je me pose quelques questions…

Il opta pour un sourire, et tira une chaise à côté d’elle pour s’y installer. Sans faire un bruit, alors qu’un surveillant normal aurait raclé la chaise sur les dalles, il l’avait soulevée, alors qu’un grincement de reproche de la part de la vieille chaise aurait dû retentir, Rufus s’était posé délicatement afin d’éviter le hurlement de critique du bois usé. Il adressa un sourire à la jeune blonde dont il ignorait le prénom et parcourut vite – Trop pour les yeux humains – les lignes du livre. Il n’y comprenait que vaguement quelque chose, mais mieux valait essayer de l’aider, plutôt que de se concentrer sur le Gryffondor d’à côté qui semblait furieux de l’intrusion du surveillant dans son égarement luxueux.

« J’avoue, c’est un sujet délicat… » affirma-t-il quelques secondes plus tard. Il adressa un sourire – Eblouissant, sans le vouloir – à Stacey, avant de reprendre, « Tu dois le rendre pour quand ? » questionna-t-il. S’il devait faire une prouesse intellectuelle en répondant des choses dont il ignorait la signification – Que savoir, après tout, d’un monde dans lequel il squattait sans vraiment le vouloir ? – autant essayer de manipuler la conversation pour qu’elle s’éloigne un peu du livre dont il n’avait comprit que les grandes lignes.

Il lança un regard par dessus l’épaule de Stacey, histoire de vérifier que les jeunes qui se cachaient derrière l’étagère pour regarder un livre sur les grands chercheurs en ricanant ne faisaient pas de mauvaises blagues, ou que le Gryffondor n’avait pas prit la baguette. De toute façon, le temps qu’il la lève et songe à un sort assez puissant pour se débarrasser de Rufus, ce dernier aurait déjà retiré la baguette des mains de l’apprenti magicien.

Qu’est ce qu’elle était comique la petite Poufsouffle ! S’il n’avait pas eu un peu de respect il se serait esclaffé à haute voix, mais le vampire Rufus se contenta d’esquisser un sourire en la voyant parler, parler, parler, et encore parler. Remarque, si c’était elle qui faisait toute la conversation, lui n’avait pas grand chose à dire. Il lui adressa un clin d’œil avant de l’écouter terminer. Elle était inspirée quand elle mangeait ? Un autre sourire s’esquissa sur son visage, comme pour une blague que lui seul comprenait. Et, entre nous, il ne mangeait jamais, donc normal…

Enfin bref. Il lança un coup d’œil sur la question du paragraphe avant de reprendre :

« Bah, je pense que les cuisiniers – Il avait toujours eu du mal a accepter que c’étaient des Elfes de Maison qui faisaient toute cette nourriture – voudront te donner quelque chose. Sauf si tu as ta propre réserve de nourriture… » affirma-t-il, d’un ton neutre. Il lança un coup d’œil à ses poches, mais l’odeur de livres couvrait une odeur passable d’être une odeur de gâteau. Mais la jeune fille était tellement pleine de surprises apparemment… il l’aimait déjà bien.

Il osa un nouveau coup d’œil sur le livre, avant de prendre la parole : « Tu devrais regarder dans le Traité de Faërie, d’Ismaël Mérindol pour t’informer sur les bébêtes dont il est question dans ton devoir. C’est un bon bouquin… » soupira-t-il.

Il savait forcément bien que le seul exemplaire disponible – Pour les ‘Moldus’ certainement – de ce livre était interdit au public et conservé dans les bibliothèques de Prague, mais peut-être que les sorciers en avaient un exemplaire quelque part. Ils étaient tellement impressionnants. Lui, il avait été vivant quand il avait été écrit, donc bon… Pas la peine d’aller farfouiller dans les écrits centenaires pour trouver de quoi il était question. Même s’il aimerait bien le relire. Enfin…

« Par exemple, le bon vieux Ismaël disait que ‘le nom de loups-garous veut dire loups dont il faut se garer’. J’le crois bien… Mais il n’est plus là, comme Flamel, pour prouver ses dires ! » fit-il avec un clin d’œil à l’intention de la jeune fille.

Il reprit : « Même si ton sujet est ‘Les Dragons et Serpents’… » éluda-t-il avec un petit soupir. Décidément, le monde magique était difficile à cerner. Il y avait tellement de créatures, véritables et inventées. Il préférait les films Moldus qui avéraient les créatures d’une manière bien précise. Quoiqu’il en soit ; il reprit : « Mais je te propose, si c’est ton carburant intellectuel, de te nourrir… » laissa-t-il filtrer d’entre sa dentition parfaitement blanche et plane. Histoire de revenir à un endroit où il avait pied, parce que les créatures surnaturelles… C’était pas son bol, mais alors pas du tout. Il se passa la main dans la nuque, mal à l’aise apparemment.