Octave A. Steinmetz ♦ Anima vili.
Nombre de messages : 37 Age : 32 Citation : Ni noir, ni blanc. Rouge. Mood : Fureur. Douceur. Acre. Date d'inscription : 13/11/2008
Behind Your Soul. Age de Votre Perso.: 17 ans RelationShips: Puissance.: (30/100)
| Sujet: Le tigre s'endort [libre] Mar 25 Nov - 0:06 | |
| Au loin l'on entendait le son du Big Bang sonnant vingt-deux heures, rameutant les touristes charmés par sa douce mélodie alors qu' Octave bronchait en entendant cette musique stridente s'élever dans les airs, se mêlant au brouhaha londonien. Un sac sur l'épaule, voilà plusieurs heures qu'il déambulait dans les rues. Cette ville ! Toujours cette ville ! Il en crierai de rage. Ses pas, ses actes le menaient toujours dans cette hideuse ville faites de béton, de pigeons et de rats ! La tête haute, le regard noir, le pas rapide, on se retournait sur son chemin. Habillé tout de noir en se jour funeste de retour en arrière, il attirait le regard. Les passants cherchaient des yeux le photographe chargé d'immortaliser la silhouette auréolée de blond qui les frôle en un coup de vent. Mais rien. Non, il n'est pas mannequin. Son allure altière est celle de tous les jours et sa classe est habituelle. Son visage ne s'étalera par sur des panneaux publicitaires mais restera des jours entier dans la tête des inconnus qui ont osé le regarder.
Lui, il ne voit rien à part du rouge. Il voit rouge, Octave ! On le ballote de famille en famille, personne ne veut de lui alors comme une malédiction, on le refile à son voisin ! Être traité ainsi le rend vert de rage, le jeune homme ! Alors c'est décidé, il se prend en main. Il est capable de gagner sa vie tout seul, et le fait déjà. Petits boulots par-ci par-là, jobs d'étés et d'hiver... Qui plus est, il n'est plus scolarisé. Bientôt, il sera majeur et s'il ne commence pas à se bouger un peu, il terminera clochard. Clochard dans Londres... Son cauchemar ! Des cauchemars, il en a beaucoup. Comme celui de se retrouver à vivre avec sa cousine... Il la connaît pas encore, mais la déteste déjà. Elle aurait dû venir le chercher à la gare, à dix-neuf heures. Mais lui, rusé renard et détestable diable, a préféré se faire la malle et disparaître du quai avant qu'on ne l'aborde. Il l'a vu, de loin, avec ses cheveux blonds, le cherchant vaguement des yeux. Eh bien, qu'importe ! Il s'est esquivé, s'est glissé dans la masse importante de voyageurs et a disparu, plantant sa cousine là, sur le quai. Qu'elle rentre chez elle, lui n'a besoin de personne à part de lui ! Content de son mauvais tour, il s'est montré un moment de bonne humeur et s'est même laissé émerveillé par les boutiques illuminées des quartiers de Londres. Cela n'a pas duré longtemps, hélas et à peine trente minutes écoulées qu'il désirait déjà être ailleurs... dans les plaines d'Écosse de sa jeunesse, ou alors en Suède. Des étendues sauvages et des mœurs simples. Mais non ! Il s'est laissé gentiment mettre dans le train pour Londres et au lieu de le quitter pour en prendre un autre, a patienté jusqu'à arriver à destination ! Quel idiot fait-il, parfois !
Alors là, c'est la vengeance. Il s'est échappé et reviendra demain à la gare pour prendre un autre train. Certes, il ne peut quitter l'Angleterre, mais il est sur qu'il se trouvera un coin tranquille où on lui foutra la paix. Et là, il n'embêtera personne, à part les oiseaux et les chats. Il commence à se faire tard, et la fatigue finit par se faire ressentir, ses yeux se fermant seuls sous l'action de Morphée. Un hôtel à Londres, c'est introuvable... Les chambres sont prises des mois à l'avance, même dans les hôtels les plus minables ! Il n'y a plus qu'à espérer trouver une auberge de jeunesse, si cela existe encore, évidemment. Voilà plusieurs années qu'il n'a pas vraiment visité Londres et les rues changent à toutes vitesses ici. Jamais les mêmes visages, les mêmes bâtiments... Mêmes bâtiments. Tiger Tiger. Depuis ses quinze ans il le fréquente, cet établissement, quand un voyage le mène jusqu'à Londres. Prenant son courage à deux mains, il pousse les portes du bar bondé à cette heure-ci de la nuit, se glisse entre les jeunes fêtards et se pose sur un tabouret, devant le bar.
Le barman ne le reconnaît pas : évidemment, il en voit passer, des têtes. Cela vexe toutefois un peu octave qui aurait pensé, en ce lieu familier, trouver une tête familière, qui le reconnaitrai. Mais non. Tout à changé, le bar semble moins miteux qu'il y a quelques années, ce qui fait naitre sur le visage juvénile de l'adolescent une moue boudeuse. Un ordre vorace lancé à une serveuse, qui atterrée par si peu de bonnes manières se presse derrière le comptoir pour lui préparer sa commande. Pas d'alcool, Octave sait très bien qu'en Angleterre, surtout à Londres, on ne plaisante pas avec cela. Il est encore mineur et même pour une bière, le barman n'hésiterait pas à lui demander sa carte d'identité. Mieux valait passer inaperçu, son escapade ne faisait que commencer, hors de question qu'elle se termine cette nuit chez les flics. Un bon café bien fort surplombé d'une mousse onctueuse. Le nez plongé dedans, Octave fait un peu tache au milieu des jeunes adultes venus s'amuser dans ce bar. A cette heure-ci, plus question de café normalement ! Et quelle prestance, ce jeune homme, droit sur son tabouret, les jambes pudiquement croisées, son sac avachi sous ses pieds, il semble ne pas se rendre compte des regards avides et jaloux qu'on lui jette. Prenez-le, ce beau visage ! Ce n'est qu'un masque pour cacher sa méchanceté. Il paraitrait bien plus avili sans.
Le café ne suffit pas à secouer le corps ramolli d'Octave qui lutte difficilement contre la fatigue. Il fait froid dehors, le mieux qu'il puisse faire, c'est faire la tournée des bars pour être au chaud. Dormir sur un banc, quelle scène pathétique cela ferait... Une fois Londres quittée, tout ira pour le mieux ! Travailler dur ne lui fait pas peur. Mais Londres et ses milliers de visages inconnus, si. Un village. Un petit village paumé en montagne... le voilà qui s'assoupit doucement, cessant de lutter contre le sommeil qui le presse, la tête appuyée sur sa main, l'air rêveur. Oh, qui donc pourrait troubler son repos... Il est si bien, si tranquille pour une fois. | |
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